Porte ouverte sur la musique libre
UNE NOUVELLE PAS VRAIMENT FRAICHE MAIS QUI PROUVE QU'UNE AUTRE FORME DE DISTRIBUTION MUSICALE EST POSSIBLE QUE CELLE PROPOSEE PAR NOS DEPUTES ET APREMENT DEFENDUE PAR UNE COHORTE D'ARTISTES AU CERVEAU BIEN OBSCUR
Jamendo, porte ouverte sur la musique libre
La société promeut des artistes qui diffusent librement leur musique sous le régime des licences creative commons en utilisant le peer-to-peer. En septembre, trois groupes distribueront leur concert à Paris en MP3.
Arnaud Devillard , 01net., le 19/08/2005 à 18h35
Repartir d'un concert avec son enregistrement en MP3, le groupe Godon l'a proposé à son public le 13 août dernier, à Ussel, en Corrèze. Une dizaine de spectateurs seulement sont rentrés chez eux avec le spectacle gravé sur une clef USB ou un baladeur numérique. L'idée n'en fait pas moins son chemin. Le 16 septembre prochain, les groupes de rock français Myassa, Both et... Anabase rééditent l'initiative à la Maroquinerie, une salle du XX e arrondissement de Paris. Un PC branché à la console de mixage, chaque spectacle sera enregistré (d'abord au format WAV, puis du WAV en MP3) via le logiciel Jamcorder, développé exprès pour cela. Après le concert, distribution gratuite aux spectateurs qui veulent l'enregistrement et qui sont venus munis de leur lecteur MP3 ou leur clef USB.
En fait, derrière toutes ces initiatives, une même société : Jamendo. Start-up créée au début de l'année par des informaticiens français adeptes du logiciel libre, basée au Luxembourg, elle promeut la notion de « musique libre ». C'est-à-dire des artistes qui ont décidé de diffuser leur musique sous le régime des creative commons. Des licences permettant aux consommateurs de faire plus ou moins ce qu'il veulent des morceaux : les copier et les graver sans limitation, se les échanger, voire les remixer avec l'autorisation des auteurs. Tout cela en toute légalité.
Le P2P pour promouvoir la musique
« L'idée, explique David Lorge chez Jamendo, c'est de fédérer des artistes autour d'une plate-forme de téléchargement libre dans une optique de promotion. On met à disposition des liens vers Bitorrent ou eMule ». Le site sert ainsi plus ou moins de portail. Il répertorie les artistes qui ont décidé d'adhérer au concept (à peu près cent soixante groupes pour deux cents albums) et permet d'écouter en ligne les albums. Mais techniquement, les titres sont hébergés sur les réseaux d'échanges. L'internaute a le choix entre Bitorrent, eMule/eDonkey ou Gnutella/Kazaa. Il a aussi le choix du format de fichier : MP3 ou Ogg Vorbis, format libre. Dans cet esprit d'échange et de promotion, le site affiche des notes sur les albums en fonction du taux de téléchargement et permet de publier des commentaires.
Jamendo n'est en tout cas pas une maison de disque. « La plupart des artistes restent indépendants, autoproduits. Certains n'ont pas de labels fixes, parfois. Deux labels électro sont quand même hébergés sur Jamendo. Ils mettent leur production entière à disposition ». Si aucun groupe n'est membre d'une société de gestion de droit, creative commons oblige, la vente des albums n'est « vraiment pas du tout incompatible » avec le principe. Chaque disque téléchargeable et écoutable librement est donc aussi en vente sur Jamendo. Le prix ? Là encore, c'est libre : l'internaute décide de combien il veut donner...
C'est là que, Jamendo ayant malgré tout besoin de vivre, se dessine un embryon de modèle économique. La société prélève 50 cents sur les dons des internautes aux artistes. Mëme chose pour les concerts. La recette est l'objet d'un partage entre Jamendo et les artistes. « Depuis que nous avons atteint les cent albums, nous prospectons à la recherche de partenaires ou mécènes, continue David Lorge. Pour l'instant, nous n'avons pas atteint la rentabilité. Nous cherchons donc activement des annonceurs qui souhaitent toucher la cible des 15-25 ans. » Pour l'heure, la publicité est tout simplement inexistante sur le site.
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