L’uranium appauvri, désastre sanitaire
par Doug Westerman
En 1979, des particules d’uranium appauvri (UA) se sont échappées de l’usine National Lead Industries située à proximité d’Albany (New York), qui fabriquait des armes à UA pour l’armée américaine. Ces particules ont parcouru environ 42 000 kilomètres et ont été découvertes dans un filtre de laboratoire par le Dr Leonard Dietz, physicien nucléaire. Cette découverte a entraîné la fermeture de l’usine. En effet, elle laissait échapper dans l’atmosphère plus de 386 g de poussières d’UA par mois. Les frais de décontamination se sont élevés à plus de 100 millions de dollars.
Imaginons un scénario encore pire: des terroristes entrent en possession d’un million de livres (environ 450 tonnes) de cette poussière mortelle et la répandent dans des zones habitées des Etats-Unis. Des centaines d’enfants se plaignent de symptômes. Un grand nombre d’entre eux développent des cancers et des leucémies et meurent prématurément dans de grandes souffrances. On signale une augmentation importante de malformations chez des nouveau-nés. Les cancérologues sont submergés. Les terrains de football, les bacs à sable, les parcs, traditionnelles aires de jeux pour les enfants, ne sont plus sûrs. Les hommes perdent leur liberté la plus fondamentale, celle de sortir de chez eux et de respirer un air salubre. Est-ce pire que le 11 septembre? Bienvenue en Irak et en Afghanistan!
Le Dr Jawad Al-Ali, 55 ans, directeur du Centre oncologique du plus grand hôpital de Bassora, en Irak, a déclaré lors d’une récente conférence (2003) au Japon:
«Deux phénomènes étranges que je n’avais jamais rencontrés auparavant, sont apparus à Bassora. Le premier consiste en deux ou trois cancers différents chez un même patient, par exemple une leucémie et un cancer de l’estomac. Nous avons eu un patient présentant deux cancers, un de l’estomac et un du rein. Quelques mois plus tard, le cancer primaire s’est étendu à l’autre rein. Le second phénomène est l’accumulation de cancers dans certaines familles. Nous avons 58 familles ici dont plus d’un membre souffre d’un cancer. Le Dr Yasin, chirurgien, a deux oncles, une sœur et un cousin atteints d’un cancer. Le Dr Mazen, un autre spécialiste, a 6 membres de sa famille qui souffrent d’un cancer. Ma femme en a 9.
Ce sont en particulier les enfants qui sont vulnérables à l’intoxication par l’UA. Ils ont un taux d’absorption beaucoup plus élevé car leur sang est utilisé pour construire et nourrir leurs os et ils ont beaucoup de tissus mous. Le cancer des os et la leucémie étaient déjà auparavant des maladies dont ils étaient le plus atteints, mais le cancer du système lymphatique, qui peut se développer n’importe où dans l’organisme et que l’on observait rarement avec 12 ans, est devenu courant.
Quand j’ai commencé d’en parler, on m’a accusé d’être pour Saddam. Parfois, j’ai même peur de parler. Des partisans du régime m’ont volé mes données et les ont présentées comme étant les leurs. Les Koweïtiens m’ont empêché d’entrer dans leur pays car j’étais pour eux un partisan de Saddam.
L’arrogance du Pentagone
dépasse l’entendement
John Hanchette, professeur de journalisme à la St Bonaventure University et un des fondateurs de USA TODAY, a raconté au spécialiste de l’UA Lauren Moret qu’il avait préparé des articles concernant les effets de l’UA sur les soldats de la guerre du Golfe et les civils irakiens mais que chaque fois qu’il s’apprêtait à les publier, le Pentagone l’appelait pour lui dire de ne pas le faire. Depuis, il a été remplacé en tant que rédacteur en chef de USA TODAY.
Le Dr Keith Baverstock, pendant 11 ans principal spécialiste des effets sur la santé du rayonnement ionisant au sein de l’Organisation mondiale de la santé et auteur d’une étude non publiée, accuse l’OMS d’avoir délibérément censuré son rapport sur les risques de cancer chez les civils irakiens qui respirent de la poussière contaminée par l’uranium.
Selon certaines sources, même militaires, les informations données par le Département américain de la Défense ne sont pas fiables.
En 1997, alors qu’il mentionnait des expériences d’autres scientifiques dans lesquelles 84% de chiens exposés à l’inhalation d’uranium sont morts d’un cancer des poumons, le Dr Asar Durakovic, alors professeur de radiologie et de médecine nucléaire à la Georgetown University de Washington, a déclaré: «Le Département des vétérans [du gouvernement américain] m’a demandé de mentir sur les risques de l’absorption d’UA par le corps humain.»
A l’époque, le Dr Durakovic était colonel de l’armée américaine. Depuis, il a quitté l’armée pour créer l’Uranium Medical Research Center (UMRC), organisation privée dont le siège est au Canada.
Quelque temps après son retour d’Irak, on a diagnostiqué un cancer chez Stuart Granger, soldat de première classe de la 34e section de la 23e division (le nom et les numéros ont été modifiés). Sept autres hommes de la même section souffrent également de tumeurs malignes.
Doug Rokke, qui a dirigé une opération de décontamination de l’armée américaine après la première guerre du Golfe a déclaré: «L’uranium appauvri est un crime contre Dieu et l’humanité.» Son équipe, composée de cent hommes, a été ravagée par son exposition aux particules fines. «Quand nous sommes partis pour le Golfe, nous étions tous en parfaite santé.»
Après ces opérations de décontamination dans le désert (sans équipement protecteur, ce qui était une erreur), 30 membres de l’équipe sont morts, et la plupart des autres, Rokke compris, ont eu de sérieux problèmes de santé. Rokke souffre maintenant d’une maladie réactive des voies respiratoires, de troubles neurologiques, de cataracte et de problèmes rénaux.
«Nous avons alerté le Département de la Défense en 1991 après la guerre du Golfe. L’arrogance de ses fonctionnaires dépasse l’entendement. Ils continuent d’affirmer que cette absorption est insuffisante pour provoquer dans la plupart des cas de graves maladies chez les soldats.» Alors pourquoi a-t-elle provoqué des maladies graves voire mortelles chez presque tous les membres de l’équipe?
On a demandé à Marion Falk, physicien et chimiste à la retraite qui a fabriqué des bombes nucléaires pendant plus de 20 ans au Lawrence Livermore National Laboratory, s’il pensait que les armes à l’uranium appauvri avaient des effets similaires aux bombes sales. Il a répondu: «Exactement. Elles correspondent tout à fait à la description des bombes sales.»
Selon lui, plus de 30% de l’UA des projectiles lancés par les canons des chars américains sont réduits à des particules d’un dixième de micron ou moins (un micron = un millionième de mètre) au moment de l’impact. «Plus l’explosion est importante, plus grande est la quantité d’UA dispersée dans l’atmosphère. Dans le cas des gros missiles et des bombes, presque 100% de l’UA est réduit à des particules radioactives de la grosseur du micron ou plus petites encore.
Les armes à l’UA sont parfaites
pour tuer une grande quantité de gens
Quand on lui a demandé si la principale raison d’utiliser l’UA était de détruire des choses et de tuer des gens, Falk a été plus précis: «Je pense que c’est une arme parfaite pour tuer des quantités de gens.»
Lorsqu’une munition ou une bombe à l’UA atteint une cible dure, la plus grande partie de son énergie cinétique est transformée en chaleur, une chaleur suffisante pour enflammer l’UA. Entre 40% et 70% de l’UA est converti en particules extrêmement fines d’oxyde d’uranium céramique (essentiellement du dioxyde, mais il existe d’autres formules). Plus de 60% de ces particules ont moins de 5 microns de diamètre, à peu près la taille des particules dans la fumée de cigarettes et par conséquent respirables.
En raison de la situation extrêmement chaotique en Irak, les infrastructures médicales ont été considérablement endommagées. Une petite fraction seulement des cancers et des malformations chez les nouveau-nés ont été signalés.
Des médecins du Sud de l’Irak établissent des comparaisons avec les malformations chez les nouveau-nés après le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki. Ils possèdent de nombreuses photos d’enfants nés sans cerveau, dont les organes internes se trouvent à l’extérieur du corps, sans organes sexuels, sans colonne vertébrale, etc. Ces malformations étaient extrêmement rares en Irak avant l’utilisation sur une large échelle des armes à l’UA. Maintenant, elles sont quotidiennes. Dans tous les hôpitaux d’Irak, les mères ne demandent plus «Est-ce un garçon ou une fille?» mais «Docteur, l’enfant est-il normal?» Ces photos sont horribles. On peut les voir sur www.globalecho.org.
Ross B. Mirkarimi, porte-parole de l’Arms Control Research Centre a déclaré:
«Ce sont les enfants à naître de la région qui paient le prix le plus élevé: l’atteinte à l’intégrité de leur ADN.»
Avant de mourir d’une leucémie en septembre 2004, Nuha al Radi, excellente artiste et auteur des Baghdad Diaries, a écrit: «Tout le monde semble mourir du cancer. Chaque jour, on entend parler d’un ami ou de l’ami d’un ami qui en meurt. Et combien meurent dans les hôpitaux sans que nous le sachions? Apparemment, 30% des Irakiens souffrent d’un cancer et il y a des quantités d’enfants leucémiques. L’uranium appauvri laissé par les bombardements américains a transformé l’Irak en un pays infesté par le cancer. Pendant des centaines d’années, les effets de l’uranium continueront de faire des ravages en Irak et dans les régions voisines.»
Cet extrait de journal fut écrit en 1993, après la première guerre du Golfe (environ 300 tonnes d’UA dispersé, surtout dans des zones désertiques) mais avant l’opération Liberté pour l’Irak (environ 1700 tonnes d’UA et bien davantage près de zones peuplées). Aussi la situation est-elle 5 à 6 fois pire que lorsqu’elle a écrit ces lignes. On estime entre 30% et 40% la proportion d’UA «aérosolisé» en fines particules d’oxyde d’uranium. Cela représente plus d’un million de livres de poussière dispersée en Irak.
Le Dr Ahmad Hardan, conseiller spécial de l’OMS, des Nations Unies et du ministère irakien de la Santé, a étudié les effets de l’UA en Irak entre 1991 et 2002:
«Les forces armées américaines admettent avoir utilisé plus de 300 tonnes d’armes à l’UA en 1991. Le chiffre réel est plutôt de 800. Cela a provoqué une crise sanitaire qui a touché plus de 300 000 personnes. Et comme si ça ne suffisait pas, l’Amérique a continué sur sa lancée et lors de la récente invasion, elle en a encore utilisé 200 tonnes à Bagdad. Je ne sais pas ce qu’il en est des autres régions du pays. A Bassora, il nous a fallu 2 ans pour obtenir des preuves concluantes des effets de l’UA, mais nous savons maintenant ce qu’il faut chercher et les résultats sont terrifiants.»
L’effet le plus ravageur est de loin celui sur les enfants à naître. Rien ne peut préparer quelqu’un à la vue de centaines de fœtus d’apparence à peine humaine. En Irak, on voit des bébés aux membres terriblement raccourcis, aux intestins situés à l’extérieur du corps, avec d’énormes tumeurs à la place des yeux, avec un œil unique comme les cyclopes, ou sans yeux, sans membres et même sans tête. Il est significatif que certaines de ces malformations soient quasiment inconnues. On ne les trouve guère que dans les ouvrages consacrés aux bébés nés près des sites d’essais nucléaires du Pacifique.
Le Dr Hardan ajoute: «J’ai invité une délégation de l’hôpital d’Hiroshima à venir nous faire partager son expérience des maladies radiologiques auxquelles nous allons être confrontés à l’avenir. Elle m’a fait savoir que les Américains s’y opposaient et qu’elle ne viendrait pas. Un célèbre cancérologue allemand était d’accord de venir mais il n’a pas obtenu la permission d’entrer en Irak.»
Non seulement nous empoisonnons les Irakiens et les Afghans, mais nous faisons des efforts concertés pour empêcher des spécialistes d’autres pays d’apporter leur aide. L’armée américaine ne veut pas que le reste du monde découvre ce que nous avons fait.
Ce développement relativement rapide des cancers a été constaté par des médecins d’hôpitaux traitant des civils après les attaques aux bombes à l’UA en Yougoslavie en 1998–1999 et en Irak après l’invasion de 1991. Selon les experts médicaux, le phénomène des cancers multiples sans origine commune était inconnu jusqu’ici. C’est un syndrome nouveau associé à l’exposition interne à l’UA. 467 soldats américains exactement ont été blessés lors de la guerre du Golfe qui a duré trois semaines en 1990–91. Des 580 400 soldats qui ont participé à la première guerre du Golfe, 11 000 sont morts et en 2000, 325 000 souffrent d’invalidité permanente. Le nombre stupéfiant d’anciens combattants invalides signifie qu’une décennie plus tard, 56% des soldats de la première guerre du Golfe ont maintenant des problèmes de santé.
Bien que la presse américaine dominante n’en a pas parlé, un tribunal créé récemment à Tokyo, se fondant sur les principes du droit pénal international et du droit humanitaire international a déclaré George W. Bush coupable de crimes de guerre. Le 14 mars 2004, Nao Shimoyachi a écrit dans le Japan Times que le président Bush avait été déclaré coupable «d’avoir attaqué des civils avec des armes aveugles et d’autres armes» et que «ce tribunal avait également émis des recommandations visant à interdire les obus à l’UA et les autres armes qui blessent ou tuent des personnes indistinctement.» Bien que ce «tribunal de citoyens» n’eût aucune compétence légale, ses membres pensaient sincèrement que le droit international avait été violé et que cela justifiait une condamnation pour crimes de guerre.
Les soldats des troupes de combat ne sont pas les seuls à faire état de symptômes. Plusieurs soldats d’une compagnie de l’Army National Guard de New York, la 442e Military Police, déclarent avoir souffert de maux persistants qui ont commencé l’été dernier dans la ville irakienne de Samawah.
«Je suis tout de suite tombé malade en juin», déclare le sergent Ray Ramos, qui habite Brooklyn. «J’allais de plus en plus mal: maux de tête quotidiens, mains constamment engourdies et rougeurs sur le ventre.»
Les échantillons d’air, de sol et d’eau
contiennent des centaines ou milliers de fois les niveaux de radioactivité normaux
Selon le Dr Asaf Durakovic, fondateur de l’UMRC et expert en médecine nucléaire, qui a examiné et testé neuf soldats de cette compagnie, quatre d’entre eux ont «quasi certainement» inhalé de la poussière radioactive provenant d’obus américains explosés qui contenaient de l’UA. Des tests de laboratoire ont révélé des traces de deux formes synthétiques d’uranium dans les échantillons d’urine de ces quatre soldats. Si cela est vrai, les sergents Hector Vega, Ray Ramos, Agustin Maros et le caporal Anthony Yonnone sont, dans l’actuel conflit irakien, les premiers cas prouvés d’exposition à l’UA par inhalation.
La 442e compagnie se compose essentiellement de policiers new-yorkais, de pompiers et de gardiens de prison. Elle est basée à Orangeburg (Rockland County). Envoyée en Irak à Pâques 2003, elle a escorté des convois, dirigé des prisons et formé des policiers irakiens. Elle doit rentrer d’ici à la fin du mois.
«Ce sont des résultats surprenants, particulièrement parce que ces soldats sont des policiers et ne sont pas exposés au feu du combat», déclare le Dr Asaf Duracovic, qui les a examinés et a procédé aux tests.
Dans un groupe de huit soldats de la coalition commandée par des Américains dont les bébés sont nés sans yeux, sept ont été exposés directement à de la poussière d’UA. Dans un groupe beaucoup plus important de 250 soldats exposés pendant la première guerre du golfe, 67% des enfants conçus après la guerre présentent des malformations.
En octobre 2003, l’équipe de chercheurs du Dr Durakovic (UMRC) a fait un voyage d’études de 3 semaines en Irak. Il a recueilli environ 100 échantillons de sol, d’urine de civils et de tissus de cadavres de soldats irakiens dans 10 villes, y compris Bagdad, Bassora et Nadjaf. Selon le Dr Duracovic, les tests préliminaires ont montré que les échantillons d’air, de sol et d’eau contiennent des centaines, voire des milliers de fois les niveaux de radiation normaux.
Le Dr Durakovic a déclaré au Japan Times: «Le haut niveau de contamination est dû au fait que cette année, il a été utilisé beaucoup plus d’UA que lors de la première guerre du Golfe. […] Les Américains entravent les efforts faits pour prouver le rapport entre l’UA et ces maladies. Ils ne veulent pas admettre qu’ils commettent des crimes de guerre en utilisant des armes qui tuent sans distinctions et que le droit international interdit.»
(Note à propos du Dr Duracovic. Tout d’abord, on lui a demandé de mettre fin à ses travaux, ensuite on l’a licencié, puis sa maison a été saccagée et il a reçu des menaces de mort. Il est évident que le Pentagone tient beaucoup à censurer ceux qui tirent la sonnette d’alarme.)
Le Dr Duracovic et ses collaborateurs à l’UMRC Patricia Horan et Leonard Dietz ont publié une étude remarquable dans le numéro d’août 2002 du Military Medicine Medical Journal. On estime que c’est la première étude portant sur l’UA inhalé par les anciens combattants de la guerre du Golfe et qui utilise la technique ultrasensible de la spectrométrie de masse par ionisation thermique (TIMS) qui permet de faire aisément la différence entre l’uranium naturel et l’uranium appauvri. Les chercheurs ont examiné des vétérans britanniques, canadiens et américains qui souffraient tous des maux caractéristiques du syndrome de la guerre du Golfe. Ils ont découvert que neuf ans après la guerre, 14 des 27 sujets avaient de l’UA dans les urines. Ils ont également découvert de l’UA dans les poumons et les os d’un vétéran décédé. Dans une interview, Dietz a déclaré que le fait qu’aucune étude officielle n’ait été entreprise sur l’UA inhalé était «une grave faute professionnelle».
Les dangers des particules d’UA
résident dans leur petite taille
Les Japonais ont commencé d’étudier les effets de l’UA dans le sud de l’Irak à l’été 2003. A maintes reprises, ils ont vu leur compteur Geiger dépasser l’échelle de mesure. Pendant leur visite, un hôpital local traitait jusqu’à 600 enfants par jour dont beaucoup présentaient les symptômes d’une intoxication interne due à la radioactivité. 600 enfants par jour! Combien d’entre eux vont développer un cancer et mourir prématurément dans de grandes souffrances?
Selon Mary Olson, biologiste et spécialiste des déchets radioactifs au Nuclear Information and Resource Service de Washington D.C, «les particules d’UA ingérées peuvent causer des dommages jusqu’à 1000 fois plus importants qu’une radiographie»,
C’est la différence de taille des particules et leur structure cristalline qui rend si dangereuse la présence de poussières d’UA dans l’environnement et fait que ses propriétés sont différentes de celle des omniprésentes particules d’uranium naturel auxquelles nous sommes exposées quotidiennement et qui ont rarement une taille aussi réduite. Il faut souligner ce point, car il est fallacieux de comparer les particules d’UA avec les particules d’uranium naturel qui sont beaucoup plus grosses. L’armée américaine et ses partisans citent régulièrement une étude de la Rand Corporation portant sur l’uranium naturel inhalé par des mineurs.
Les particules d’un diamètre de moins de 10 microns peuvent pénétrer au plus profond des tissus pulmonaires où elles demeurent définitivement. En outre, si la substance est relativement insoluble, comme les particules d’oxyde d’UA céramique produites par l’UA brûlé, elle restera en place pendant des décennies, se dissolvant très lentement dans le sang et le liquide lymphatique. Des études ont identifié de l’UA dans les urines d’anciens combattants de la guerre du Golfe neuf ans après le conflit, ce qui prouve la permanence de la présence d’oxyde d’UA céramique dans les poumons. Ainsi, les effets sont très différents de ceux de la poussière d’uranium naturel dont les grosses particules sont presque entièrement éliminées de l’organisme au bout de 24 heures.
En Iran et Afghanistan, plus de 10 bil-lions de doses flottent dans l’atmosphère
L’armée est consciente des effets nocifs de l’UA sur le code génétique humain. Une étude de 2001 sur les effets de l’UA sur l’ADN réalisée par le Dr Alexandra C. Miller pour l’Armed Forces Radiobiology Research Institute de Bethesda (Maryland) montre que l’instabilité chimique de l’UA cause un million de fois plus de dommages génétiques que ce que l’on attendrait du seul effet de ses radiations.
D’autres études ont montré que les nanoparticules inhalées sont beaucoup plus toxiques que les microparticules de même composition chimique de base. Selon le toxicopathologiste britannique Vyvyan Howard, la plus grande toxicité des nanoparticules est due à leur taille. Ainsi, lorsque dans une étude de l’université de Rochester, on exposait des souris à des particules de Teflon de 0,13 microns, on n’observait aucun effet nocif. Mais lorsqu’on les exposait pendant 15 minutes à des nanoparticules de Teflon, presque toutes les souris mouraient au bout de 4 heures.
Lauren Moret, autre spécialiste de l’UA, écrit que «l’UA pénètre dans l’organisme par la peau, par inhalation et par ingestion. Les nanoparticules ont une grande mobilité et peuvent facilement entrer dans le corps. C’est l’inhalation de nanoparticules d’UA qui est la plus dangereuse parce que les particules passent directement dans le sang via la barrière hématopulmonaire. Quand elles sont inhalées, les nanoparticules peuvent traverser le bulbe olfactif et pénétrer directement dans le cerveau par la barrière hématoencéphalique et se répandre dans tout le cerveau. On a diagnostiqué chez de nombreux soldats exposés à l’UA dans la région du Golfe des tumeurs et d’autres atteintes au cerveau ainsi que des problèmes cognitifs. L’uranium peut perturber les mitochondries qui fournissent l’énergie nécessaire aux processus nerveux et à la transmission des signaux nerveux à travers les synapses.»
Sur la base des taux de dissolution et d’élimination, il est possible d’évaluer la quantité d’UA initialement inhalée par les anciens combattants. En ce qui concerne les quelques vétérans étudiés, la quantité moyenne était de 0,34 milligrammes. Connaissant l’activité spécifique (taux de radiation) de l’UA, on peut établir que les radiations totales (alpha, bêta et gamma) dues à l’UA et à ses produits de désintégration dans leur organisme se monte à environ 26 événements radioactifs par seconde, soit 800 millions par année. A raison de 0,34 milligrammes par dose, cela fait plus de 10 billions de doses flottant dans l’atmosphère de l’Irak et de l’Afghanistan.
Combien de morts supplémentaires cela représente-t-il? Après la première guerre du Golfe, l’Atomic Energy Authority du Royaume-Uni a fourni des estimations des effets potentiels de la contamination par l’UA due au conflit. Elle a calculé que cette dernière pourrait causer 500 000 décès supplémentaires. Elle a précisé qu’il s’agissait là d’un «chiffre théorique» qui signalait «un problème important».
Ce calcul a été présenté dans une note confidentielle du 30 avril 1991 destinée à la société d’armements privatisée Royal Ordnance. Le nombre élevé de décès potentiels a été jugé «tout à fait irréaliste» par le ministre britannique de la Défense, Lord Gilbert. «Etant donné que les munitions ont été tirées dans le désert, à des kilomètres du village le plus proche, il est hautement improbable que la population locale ait été exposée à une quantité significative d’oxyde respirable.» Ces remarques ont été faites avant les récentes invasions de l’Afghanistan et de l’Irak au cours desquelles des munitions à l’UA ont été utilisées sur une large échelle à l’intérieur ou à proximité de zones peuplées. Si la quantité d’armes à l’UA utilisées était suffisante pour causer 500 000 décès supplémentaires (si elles avaient été utilisées près de zones peuplées), alors qu’en est-il de la quantité presque 6 fois supérieure utilisée lors de la campagne «Liberté pour l’Irak» et cela à l’intérieur et à proximité de villes importantes. Si l’on extrapole à partir des estimations de l’Atomic Energy Authority en tenant compte de cette quantité d’armes, on obtient le chiffre de 3 millions de décès supplémentaires dus à l’inhalation d’UA pour l’Irak uniquement. Cela représente 11% de la population totale du pays qui est de 27 millions. Dan Bishop, docteur en chimie, président de l’International Depleted Uranium Study Team (IDUST) pense que ces estimations pourraient être en dessous de la réalité si l’on tient compte de la longue vie des poussières d’UA. Dans certaines régions d’Afghanistan, la concentration est plus forte qu’en Irak.
Les maladies des anciens combattants
A quoi peut s’attendre une personne en bonne santé si elle inhale cette poussière mortelle? Le capitaine Terry Riordan était membre des forces armées canadiennes lors de la première guerre du Golfe. Il mourut en avril 1999 à l’âge de 45 ans. Lorsqu’il quitta le Canada, c’était un homme en excellente santé qui faisait du ski de fond et courait le marathon. A son retour au Canada, deux mois plus tard, en février 1991, il ne pouvait presque plus marcher. Il souffrait d’une perte du contrôle moteur, de fatigue chronique, de problèmes respiratoires, de douleurs testiculaires et osseuses, de diarrhée, d’insomnies, de pertes de la mémoire immédiate et de dépression. Après sa mort, on a découvert une contamination par l’UA dans ses poumons et ses os. Il a souffert de tous ces maux pendant 8 ans et s’est battu contre la bureaucratie militaire et le système pour obtenir un diagnostic et des traitements adéquats. Il avait légué son corps à l’UMRC. Grâce à son don, ce centre de recherches eut la preuve irréfutable que l’inhalation de fines particules d’UA avait complètement ruiné sa santé. Combien d’autres Terry Riordan sont actuellement exposés aux radiations là-bas, sans parler des civils irakiens et afghans?
L’inhalation de poussière d’UA ne va pas tuer immédiatement un grand nombre d’Irakiens et d’Afghans, pas plus que ce ne fut le cas pour Terry Riordan. Ce que nous allons constater plutôt, c’est un grand nombre de gens atteints de graves maladies chroniques, dont des cancers multiples, et ayant une espérance de vie considérablement réduite.
Melissa Sterry, également ancienne combattante, a servi pendant 6 mois dans une base de ravitaillement pendant l’hiver 1991–92. Son travail dans la National Guard’s Combat Equipment Company A consistait essentiellement à nettoyer avant leur stockage des chars et d’autres véhicules blindés qui avaient été utilisés pendant la guerre. Elle raconte qu’elle balayait les véhicules blindés, nettoyant la poussière, le sable et les débris. Parfois on lui demandait d’aider à enterrer des pièces contaminées. Lors d’un entretien téléphonique, elle nous a dit qu’après s’être informée sur l’UA, elle avait décidé de ne pas participer aux tests car elle n’avait pas confiance dans les résultats. Il est inquiétant de savoir que Melissa était stationnée au Koweït et non en Irak. Le nettoyage des chars couverts de poussière d’UA suffisait déjà à la rendre malade.
En 2003, le Christian Science Monitor envoya des reporters en Irak pour enquêter sur les effets à long terme de l’UA. Le journaliste Scott Peterson vit, dans la banlieue de Bagdad, près d’un étal de légumes, des enfants qui jouaient sur un char qui avait brûlé, détruit par des obus antichars recouverts d’UA. Portant un masque et vêtu de sa combinaison protectrice, il dirigea vers le char son compteur Geiger qui enregistra des radiations 1000 fois plus élevées que la normale. Si les troupes étaient en mission humanitaire en Irak pour y apporter la démocratie, la première priorité ne serait-elle pas d’éloigner les enfants de ce genre de dangers?
Le droit de la guerre interdit l’usage d’armes qui ont des effets mortels ou inhumains hors des champs de bataille. Et les armes ne peuvent pas non plus être utilisées dans la guerre lorsqu’on sait qu’elles continuent de causer des dommages après la fin des hostilités. Il n’est pas étonnant que le tribunal japonais ait jugé Bush coupable de crimes de guerre.
Le Dr Alim Yacoub de l’université de Bassora, a dirigé une étude épidémiologique sur l’incidence des tumeurs malignes chez les enfants de moins de 15 ans dans la région de Bassora, qui a été bombardée à l’UA pendant la première guerre du Golfe. Pour la période allant de 1990 à 1999, donc avant la récente invasion, il a trouvé une augmentation de 124%.
Au Kosovo, des pics semblables de cancers et de malformations génétiques ont été relevés par de nombreux experts internationaux bien que la quantité d’armes à l’UA ne représentât qu’une petite fraction de celles utilisées en Irak.
Résultats d’études
de terrain en Afghanistan
Les statistiques concernant l’Irak demeureront encore un certain temps difficiles à vérifier. En revanche, d’importantes études de terrain faites en Afghanistan permettent de conclure à l’existence d’un désastre sanitaire de grande ampleur.
En mai 2002, l’UMRC envoya en Afghanistan une équipe pour interroger et examiner des résidents et des personnes déplacées à l’intérieur du pays. Elle commença par identifier plusieurs centaines de personnes souffrant de maladies et de symptômes considérés comme caractéristiques de l’exposition aux radiations. Pour savoir s’ils étaient bien dus à cette cause, elle récolta des échantillons de sol et d’urine et les analysa dans un laboratoire indépendant en Angleterre.
Elle découvrit que les civils afghans présentaient des symptômes aigus d’intoxication, des symptômes chroniques de contamination interne à l’uranium, y compris des malformations chez les nouveau-nés. Les civils ont raconté qu’ils avaient vu des nuages de poussière gros et denses ainsi que des panaches de fumée, senti une odeur âcre, ressenti des brûlures des conduits nasaux, de la gorge et des voies respiratoires. Partout les sujets présentaient des symptômes et des chronologies identiques: douleurs aux cervicales, aux épaules, dans la région lombaire, faiblesse articulaire et musculaire, insomnies, maux de tête, troubles de la mémoire et de l’orientation.
Deux autres équipes scientifiques ont été envoyées en Afghanistan. La première est arrivée en juin 2002 et s’est concentrée sur la région de Djalalabad. La seconde, arrivée 4 mois plus tard, a étendu son champ de recherches de manière à inclure Kaboul qui a près de 3,5 millions d’habitants. La ville elle-même compte le plus grand nombre de cibles fixes enregistré durant l’opération Liberté immuable. Les alentours de trois importants sites bombardés ont été étudiés. On avait fait l’hypothèse qu’on trouverait des traces d’uranium appauvri ou enrichi dans les urines des sujets et dans les échantillons de sol. L’équipe n’était pas préparée à subir le choc des résultats indiquant qu’à Djalalabad comme à Kaboul, l’UA était à l’origine de nombreuses maladies. Les échantillons d’un grand nombre de sujets de Djalalabad présentaient des concentrations de 400 à 2000% plus élevées que la normale, quantités qu’on n’avait encore jamais enregistrées dans les études portant sur des civils.
Les sujets de Kaboul qui avaient été exposés directement aux bombardements de précision américano-britanniques présentaient des symptômes extrêmes de contamination caractéristiques d’une exposition à l’uranium: douleurs articulaires, douleurs lombaires, faiblesse musculaire, troubles de la mémoire, confusion mentale, troubles de l’orientation, etc. Ceux qui avaient été exposés aux bombardements faisaient état de symptômes grippaux, de saignements de nez, d’écoulement nasal abondant, de glaires sanguinolentes. Combien de ces personnes vont mourir prématurément d’un cancer douloureux? Même les membres de l’équipe se sont plaints de symptômes analogues pendant leur séjour. La plupart de ces symptômes ont persisté plusieurs jours voire plusieurs mois.
En août 2002, l’UMRC a achevé son analyse préliminaire des résultats concernant Nangarhar. Absolument toutes les personnes qui avaient donné un échantillon d’urine furent testées positives à la contamination par l’uranium. Les résultats spécifiques indiquaient un niveau de contamination étonnamment élevé: les concentrations étaient 100 à 400 fois plus élevées que celles observées chez les anciens combattants de la guerre du Golfe testés en 1999. Un des membres de l’équipe a déclaré: «Nous avons pris à la fois des échantillons de sol et des échantillons biologiques et nous avons trouvé une forte radioactivité dans les urines. Ces hautes concentrations nous ont stupéfiés. Elles dépassaient tout ce que nous avions pu imaginer».
Automne 2002: 30% des Afghans
interrogés sont contaminés
A l’automne 2002, l’équipe de l’UMRC retourna en Afghanistan pour une étude plus importante qui révéla une contamination probablement plus élevée que celle prévue initialement. Environ 30% des personnes que nous avons interrogées dans les zones affectées présentaient des symptômes caractéristiques de l’exposition aux radiations. Parmi les sujets malades, il y avait des nouveau-nés. Les anciens des villages nous dirent que plus de 25% des enfants en bas âge étaient inexplicablement malades.
Quelle est l’étendue de l’exposition aux radiations? Voici un extrait du rapport de l’UMRC: «L’équipe de l’UMRC a été choquée par l’étendue des effets des bombardements sur la santé publique. Sur absolument tous les sites étudiés, les gens sont malades. Un pourcentage important de la population civile présente des symptômes en rapport avec une contamination interne à l’uranium.»
En Afghanistan, à l’inverse de l’Irak, les résultats du laboratoire de l’UMRC indiquent de hautes concentrations d’uranium non appauvri, concentrations bien plus élevées que chez les victimes irakiennes de l’UA. L’Afghanistan a été utilisé comme terrain d’essai d’une nouvelle génération de bombes anti-bunkers contenant de fortes concentrations d’autres alliages d’uranium.
«Un pourcentage important de la population civile? Il semble qu’en poursuivant une poignée de terroristes en Afghanistan, nous ayons intoxiqué un grand nombre de civils innocents, dont beaucoup d’enfants.»
L’armée a trouvé de l’UA dans l’urine de quelques soldats mais elle prétend que les quantités ne sont pas, dans la plupart des cas, suffisantes pour les rendre gravement malades. Des voix critiques ont demandé des tests plus sensibles et plus chers.
109 morts parmi les troupes italiennes
Selon une dépêche d’octobre 2004 de l’Osservatorio militare italien, 109 soldats italiens sont morts jusqu’ici des suites d’une contamination à l’UA. Un porte-parole de cette institution, Domenico Leggioro, a déclaré: «Ce nombre de 109 décès dépasse le nombre total des personnes qui meurent à la suite d’accidents de la route. Nier l’importance de ces données relève de la mauvaise foi et la vérité est que nos soldats meurent là-bas à cause du manque de protection adéquate contre l’UA.» Des membres de l’Osservatorio militare ont rédigé une pétition demandant l’ouverture urgente d’une procédure d’audition «afin d’étudier des mesures efficaces de prévention et de sécurité visant à réduire le nombre de morts parmi nos soldats.»
L’Italie n’a envoyé que 3000 soldats en Irak et ils ne restaient pas longtemps là-bas. Le nombre de 109 représente environ 3,6% du total. Si le même pourcentage d’Irakiens est soumis à la même exposition aux radiations, cela ferait 936 000 personnes. Comme les Irakiens vivent de manière permanente dans le même environnement contaminé, leur pourcentage doit être plus élevé.
Le Pentagone a empêché l’UMRC de publier ses résultats en organisant dans la presse une campagne de désinformation persistante et de plus en plus intense contre le Centre et en profitant du contrôle qu’il exerce sur les subventions allouées à la recherche scientifique, cela afin de réfuter les résultats de l’UMRC et de ruiner la réputation de ses chercheurs, de ses médecins et de ses laboratoires. L’UMRC est le premier centre de recherches indépendant à avoir constaté la présence d’UA dans l’organisme d’anciens combattants américains, canadiens et britannique de la guerre du Golfe et qui, par la suite, après l’Opération libération de l’Irak, a découvert la présence d’UA dans l’eau, le sol et l’atmosphère du pays de même que dans des échantillons biologiques provenant de civils irakiens. Pourtant la première chose qui apparaît sur Internet, c’est l’allusion à ces «prétendues études affirmant de manière répétée que l’UA est nocif». La technique consiste à présenter la question comme un débat entre le gouvernement et des experts indépendants et de stimuler l’intérêt du public en polarisant les points de vue plutôt qu’en disant la vérité scientifique. Le gouvernement, des instances de contrôle des Nations Unies (OMS, PNUE, AIEA), d’autres institutions (CDC, DOE, etc.) de même que le secteur de la Défense (armée et industrie d’armement) créent la confusion et pratiquent la désinformation de manière systématique.
Le Dr Yuko Fujita, maître-assistant à l’université de Keio, au Japon, qui a étudié les effets de la radioactivité en Irak en mai-juin 2003, a déclaré: «Je doute que l’Irak fabrique des données car il y a réellement de nombreux enfants atteints de leucémie dans les hôpitaux. Suite à la guerre, dans 5 à 10 ans environ, la situation sera désespérée.»
Le 14 mars 2004, le tribunal citoyen de Tokyo (il n’a aucune autorité légale contraignante) qui a reconnu coupable le président Bush a résumé ainsi sa position en matière d’armes à l’UA:
1. Elles frappent à tort et à travers.
2. Leur usage est disproportionné par rapport à la poursuite d’objectifs militaires.
3. Leur usage affecte gravement l’environnement de manière étendue et durable.
4. Leur usage cause des souffrances inutiles.
Il y a deux ans, le président Bush est revenu sur la signature de Clinton au bas du traité instituant la Cour pénale internationale qui a été signé par toutes les autres démocraties occidentales. La Maison Blanche cherche en fait à exonérer les responsables américains contre toutes poursuites pour crimes de guerre. Elle a également exigé l’immunité absolue contre toute poursuite visant les citoyens américains.
Conclusions
Si des terroristes parvenaient à répandre aux Etats-Unis une substance qui provoque des centaines de milliers de cancers et de malformations chez les nouveau-nés sur de nombreuses années, ils seraient coupables d’un crime contre l’humanité qui dépasserait en ampleur et en gravité les attaques du 11 septembre. Quoique involontairement, nos campagnes militaires en Irak et en Afghanistan ont fait exactement cela. Si l’environnement est malsain au point que l’on ne peut plus respirer en toute sécurité, les signes extérieurs de la démocratie n’ont plus guère de sens. Sous Saddam, le peuple irakien pouvait au moins rester en bonne santé et concevoir des enfants normaux. Peu d’Américains sont conscients du fait qu’en nous débarrassant de Saddam, nous avons créé une situation bien pire. •
Source: www.globalresearch.ca du 3/5/2006
(Traduction et intertitres: Horizons et débats)
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