"La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n'est pas la liberté." (Max Stirner)."
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03 avril 2006





Allez, sors de cette boîte ! Tu y es enfermé en moyenne 3 h 30 par jour. Tu ne vas passer ta vie dans cette prison mentale. Tu vas pas laisser tous ces animateurs débiles t'avilir. La semaine sans télé, c'est l'occasion de briser la glace, de se libérer de cette machine à abrutir. Allez viens, on a une vie à vivre et un monde à transformer.

N’oublions pas que notre premier environnement est notre mental. Si la télévision est polluante à fabriquer, à faire fonctionner, puis polluante comme déchet, elle est d’abord une terrible agression pour notre psychisme. Soir après soir, nous sommes assis durant de longues heures face à elle. Nous sommes hypnotisés par ces images qui scintillent. Ces mêmes images imprègnent nos cerveaux, uniformisent nos existences, nos connaissances, nos goûts, nos désirs. Des animateurs-milliardaires avilissent notre humanité et tirent nos existences vers le bas. Des présentateurs nous bombardent d’informations parcellaires. Notre psychisme est submergé par les assauts de milliers d’images jouant avec notre sensibilité, manipulant notre affect. Des millions de spots publicitaires conditionnent notre inconscient et façonnent l’idéologie dominante de la télévision : celle de la société de consommation. Une idéologie où une fausse jouissance immédiate par la consommation prime sur toute volonté de sens. Une idéologie où l’apparence prime sur la pensée, le jeunisme sur la culture, le déracinement sur la filiation. Par nature, la télévision conduit à la passivité, donc à la soumission. Elle est le média de la communication superficielle, simplificatrice, n’acceptant que les discours binaires. Elle est l’outil de régression des masses dont ont besoin les publicitaires et les industriels pour réduire les êtres humains à l’état de consommateurs. La télévision est une drogue à l’égard de laquelle chacun s’emploie à masquer sa dépendance. Elle nous évite de réfléchir, de nous poser des questions existentielles, de nous retrouver face à nous-mêmes. À force de fuir dans cet écran, nous devenons incapables d’affronter la réalité. À force de bombardements d’images, notre capacité d’attention s’altère, notre imagination s’appauvrit et notre esprit critique s’épuise ; nous avons de plus en plus de mal à nous consacrer aux valeurs essentielles. Avec en moyenne 3 h 30 de télévision par jour et par Français, nous passons désormais plus d’heures à regarder des émissions sur la nature qu’à y vivre, plus de temps à rire des plaisanteries à la télévision qu’à plaisanter nous-mêmes, plus de temps à regarder des scènes simulées de sexualité qu’à faire l’amour. Après une journée de travail et plus de trois heures et demie devant le poste, le temps consacré à la vie sociale, civique ou à la création ne peut être que marginal, sinon inexistant. La critique de la télévision ne peut donc se limiter à son contenu et doit le dépasser pour s’interroger sur le média en tant que tel. Une semaine sans télé, c’est un temps pour créer, construire, apprendre, lire, réfléchir, se rencontrer et retrouver le goût et le parfum de la VIE… Éteignons le poste et la vie commencera.