"La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n'est pas la liberté." (Max Stirner)."
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28 août 2007

La mort des abeilles met la planète en danger

Les abeilles s'éteignent par milliards depuis quelques mois. Leur disparition pourrait sonner le glas de l'espèce humaine.

C'est une incroyable épidémie, d'une violence et d'une ampleur faramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche sur la planète. Partie d'un élevage de Floride l'automne dernier, elle a d'abord gagné la plupart des Etats américains, puis le Canada et l'Europe jusqu'à contaminer Taiwan en avril dernier. Partout, le même scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent les ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible, pas plus que de squatter pourtant prompt à occuper les habitats abandonnés.

En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont ainsi volatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million (sur 2,4 millions de ruches au total) le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 Etats. Au Québec, 40 % des ruches sont portées manquantes.

En Allemagne, selon l'association nationale des apiculteurs, le quart des colonies a été décimé avec des pertes jusqu'à 80 % dans certains élevages. Même chose en Suisse, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre où le syndrome a été baptisé « phénomène «Marie-Céleste» », du nom du navire dont l'équipage s'est volatilisé en 1872. En France, où les apiculteurs ont connu de lourdes pertes depuis 1995 (entre 300.000 et 400.000 abeilles chaque année) jusqu'à l'interdiction du pesticide incriminé, le Gaucho, sur les champs de maïs et de tournesol, l'épidémie a également repris de plus belle, avec des pertes allant de 15 % à 95 % selon les cheptels.

« Syndrome d'effondrement »

Légitimement inquiets, les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure de ces désertions massives : le « syndrome d'effondrement » - ou « colony collapse disorder ». Ils ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes. « Trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité en dépendent », résume Bernard Vaissière, spécialiste des pollinisateurs à l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Arrivée sur Terre 60 millions d'année avant l'homme, Apis mellifera (l'abeille à miel) est aussi indispensable à son économie qu'à sa survie. Aux Etats-Unis, où 90 plantes alimentaires sont pollinisées par les butineuses, les récoltes qui en dépendent sont évaluées à 14 milliards de dollars.

Faut-il incriminer les pesticides ? Un nouveau microbe ? La multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les nanoparticules de magnétite présentes dans l'abdomen des abeilles ? « Plutôt une combinaison de tous ces agents », assure le professeur Joe Cummins de l'université d'Ontario. Dans un communiqué publié cet été par l'institut Isis (Institute of Science in Society), une ONG basée à Londres, connue pour ses positions critiques sur la course au progrès scientifique, il affirme que « des indices suggèrent que des champignons parasites utilisés pour la lutte biologique, et certains pesticides du groupe des néonicotinoïdes, interagissent entre eux et en synergie pour provoquer la destruction des abeilles ». Pour éviter les épandages incontrôlables, les nouvelles générations d'insecticides enrobent les semences pour pénétrer de façon systémique dans toute la plante, jusqu'au pollen que les abeilles rapportent à la ruche, qu'elles empoisonnent. Même à faible concentration, affirme le professeur, l'emploi de ce type de pesticides détruit les défenses immunitaires des abeilles. Par effet de cascade, intoxiquées par le principal principe actif utilisé - l'imidaclopride (dédouané par l'Europe, mais largement contesté outre-Atlantique et en France, il est distribué par Bayer sous différentes marques : Gaucho, Merit, Admire, Confidore, Hachikusan, Premise, Advantage...) -, les butineuses deviendraient vulnérables à l'activité insecticide d'agents pathogènes fongiques pulvérisés en complément sur les cultures.

Butineuses apathiques

Pour preuve, estime le chercheur, des champignons parasites de la famille des Nosema sont présents dans quantités d'essaims en cours d'effondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvées infectées par une demi-douzaine de virus et de microbes.

La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à des pesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae), certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosema pyrausta). Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes par les échanges marchands, à l'image de Nosema ceranae, un parasite porté par les abeilles d'Asie qui a contaminé ses congénères occidentales tuées en quelques jours.

C'est ce que vient de démontrer dans une étude conduite sur l'ADN de plusieurs abeilles l'équipe de recherche de Mariano Higes installée à Guadalajara, une province à l'est de Madrid réputée pour être le berceau de l'industrie du miel espagnol. « Ce parasite est le plus dangereux de la famille, explique-t-il. Il peut résister aussi bien à la chaleur qu'au froid et infecte un essaim en deux mois. Nous pensons que 50 % de nos ruches sont contaminées. » Or l'Espagne, qui compte 2,3 millions de ruches, est le foyer du quart des abeilles domestiques de l'Union européenne.

L'effet de cascade ne s'arrête pas là : il jouerait également entre ces champignons parasites et les biopesticides produits par les plantes génétiquement modifiées, assure le professeur Joe Cummins. Il vient ainsi de démontrer que des larves de pyrale infectées par Nosema pyrausta présentent une sensibilité quarante-cinq fois plus élevée à certaines toxines que les larves saines. « Les autorités chargées de la réglementation ont traité le déclin des abeilles avec une approche étroite et bornée, en ignorant l'évidence selon laquelle les pesticides agissent en synergie avec d'autres éléments dévastateurs », accuse-t-il pour conclure. Il n'est pas seul à sonner le tocsin. Sans interdiction massive des pesticides systémiques, la planète risque d'assister à un autre syndrome d'effondrement, craignent les scientifiques : celui de l'espèce humaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l'homme : « Si l'abeille disparaissait du globe, avait-il prédit, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre. »

PAUL MOLGA
Les Echos

25 août 2007

La mairie d'Argenteuil se dote de produits répulsifs pour éloigner les SDF

ARGENTEUIL (AFP) - Pour éloigner les SDF du centre-ville, la mairie d'Argenteuil a acheté en juillet des produits répulsifs nauséabonds appelés "Malodore" que les agents municipaux ont refusé de diffuser, a-t-on appris de sources concordantes"Un carton de produits répulsifs a été acheté en juillet. Les agents de la voirie devaient le diffuser dans le centre, où il y a des SDF, que la police municipale devait préalablement éloigner", a expliqué à l'AFP un agent de la mairie qui préfère rester anonyme.

"Le carton précisait que le produit était toxique et irritant, et qu'il ne fallait pas le respirer, alors, les agents ont décidé de ne pas le diffuser, car ils veulent bien +chasser des rats mais pas des SDF+", a ajouté cet agent.

Selon lui, le répulsif a finalement été donné aux agents d'entretien du centre commercial du centre d'Argenteuil pour qu'ils le diffusent eux-mêmes.

Joint par l'AFP jeudi, le cabinet du maire qui a pris début août un arrêté anti-mendicité dans le centre, n'a pas souhaité réagir.

De son côté, la direction du centre commercial "Côté Seine" a précisé à l'AFP que le produit "communiqué par la mairie" avait été diffusé au niveau des sorties de secours de la galerie marchande où des SDF ont leurs habitudes.

Le produit, appelé "Malodore" et livré sous forme de concentré à diluer et à pulvériser à l'aide d'une pompe, est une exclusivité de la société Firchim spécialiste en chimie et produits d'entretiens.

"C'est un produit pas dangereux qui laisse une rémanence nauséabonde pendant plusieurs semaines. On l'utilise normalement pour éviter que des gens en état d'ébriété ne stationnent près d'endroits dangereux, sous les ponts ou près des routes", a expliqué à l'AFP le responsable de Firchim, Pierre Pasturel. Selon lui, d'autres collectivités utilisent "Malodore" à cet effet.

Depuis 2005, chaque été, le maire d'Argenteuil, Georges Mothron (UMP) prend des arrêtés pour interdire la mendicité dans le centre. Un de ces arrêtés, évoquant une "gêne olfactive anormale" liée à la présence des SDF, avait été annulé par la préfecture du Val-d'Oise en 2005.

Le 6 août dernier, la mairie a pris un nouvel arrêté interdisant la mendicité dans le centre d'Argenteuil pendant l'été jusqu'en 2012.

12 août 2007

La politique divise les gens

Nous revoila aprés un petit mois de vacances avec un sujet qui m'occupe en ce moment:
la politique comme moyen de changer la société(en est elle capable?et est-ce réellement sa vocation?) et son bras armé, le parti politique comme outil de domination idéologique(que cherche vraiment un parti politique si ce n'est d'imposer ses idées dans les consciences?).
Un parti politique veut conquérir le pouvoir et réduire ses adversaires au moins grand nombre de sympathisants possible, puisque qu'il cherche à conquérir le plus de sympathisants possible.Le réservoir électoral n'etant pas extensible à l'infini, les sympathisants se gagnent sur le réservoir de l'autre.Il parait dés lors envisageable que la finalité du "parti politique" ne soit pas de concourir au débat démocratique mais plutot de le réduire au maximum.

A lire à la suite de ce préambule un trés pertinent article de Didier Lacapelle


Lorsque des amis parlent du monde qui les entoure, ils évoquent souvent ce qui ne va pas, et ce qu'ils y changeraient. On sent l'invincible puissance du "pueblo unido", du "tous ensemble", slogans censés évoquer une masse indivisible, entièrement tournée vers un but unique et glorieux.

Mais dès qu'un de ces amis décide de passer de la parole à l'action, il doit choisir parmi plusieurs options politiques. Et là, curieusement, tous ses anciens amis se détournent de lui. Parce que le fonctionnement politique d'une démocratie électorale passe par un phénomène entropique formidable : l'opinion.

Les opinions, tout le monde en a de différentes, d'autant plus que beaucoup les adoptent sans trop y réfléchir. Toutes les mettre sur le marché permet qu'elles se combattent les unes les autres sans jamais mettre en danger le système de domination en place.

Les opinions sont d'autant plus efficaces pour diviser qu'elles s'appuient sur trois piliers principaux : l'individualisme, la morale et l'idéologie.

Il suffit pour s'en convaincre de suivre les forums d'opposants en période d'élections présidentielles, outre le fait que ces élections octroient beaucoup moins de pouvoir qu'on ne le croit souvent au candidat élu et donc de potentialités d'agir sur le système pour ses électeurs.

- l'individualisme

Tout le monde prône l'union contre le système, la résistance, et un tas de slogans qui ne mettent pas en avant le mode d'action. Mais concrètement, on trouve un vote Schivardi à ma gauche, un vote Bayrou à ma droite, un vote Bové, un vote Besancenot, un vote Le Pen, un vote blanc...

S'ils admettent que le système n'est pas bon, ils vouent un culte aux moyens de sa légitimation : l'élection et surtout la liberté individuelle du vote. Et aucun de ces candidats ne décolle.

Les chrétiens fondamentalistes aux Etats-Unis ne sont forts que parce qu'ils votent TOUS républicain. L'idéal est un candidat majoritaire avec leurs voix et minoritaire sans elles.

Deux écueils :

Le premier est que tout candidat élu gagne aussitôt des soutiens et peut ne plus avoir besoin du groupe considéré pour conserver la majorité.

Le second est d'adhérer aux partis politiques, ce qui contraint presque automatiquement à un soutien sans conditions. Les lobbies les plus forts n'adhèrent pas aux partis.

Ces deux écueils sont d'autant plus fréquents la société est à individualiste et éclatée. D'une part, il n'y a pas d'oppositions de classes ou d'intérêts dans le débat politique tel que les anti-système puissent se prémunir d'un soutien extérieur massif à leur candidat. Et surtout il n'existe rien d'autre pour grouper les intérêts des anti-systèmes que d'adhérer directement aux partis.

Mais la plus grande faiblesse des anti-système est leur refus de la discipline de groupe. Et comme ce refus forge souvent leur identité, ils sont condamnés à échouer.

- l'idéologie

Les idées claires sont importantes. La rigidité idéologique assure elle un clivage définitif entre des groupes dont aucun n'est en mesure d'exercer le pouvoir. Ainsi l'ennemi principal d'un militant anarchiste est le militant trotskyste, dont il n'a de cesse de dénoncer les turpitudes. L'immense culture politique du CCI (Gluckstein, le pote de Schivardi) leur permet avant tout de dénoncer le déviationnisme de la LCR, sans que l'on n'y comprenne goutte. Grâce à l'idéologie, "ce qui nous divise est plus important que ce qui nous rassemble."

- la fausse morale

La morale en politique a des liens étroits avec la rigidité idéologique. Là où l'idéologie sert à diviser les obédiences proches, la morale sert à dénoncer les courants dont on se trouve plus éloigné sans avoir à faire l'effort de les comprendre. Ainsi, si sur des bases anti-système proches, l'un fait le choix stratégique d'intégrer le FN, et l'autre, sur une base plus idéologique, choisit le PCF, ils sont condamnés à ne plus se parler autrement qu'en s'insultant.

"Tous ensemble", d'accord, sauf avec - au choix - les rouges-bruns, les nationalistes, les extrêmistes, les droitiers, les gauchistes, les plus infréquentables que soi, etc.

Grâce à ces trois piliers, le système s'assure de la division de ses adversaires, qu'ils confondent l'action politique vraie (qui change les choses) avec le droit de présenter ses idées, le débat, la spéculation intellectuelle et le cirque électoral.

Dans 100 ans, si le monde est encore là, le dit système n'aura jamais été mis en danger. Des gens se présenteront encore aux élections, avec pour perspective de passer de 2 à 2,5% des suffrages exprimés, ce qui de leur point de vue constitue un grand soutien populaire pour le changement.

Celui qui veut avancer spirituellement se méfie des opinions prédigérées, et surtout ne s'illusionne pas sur la possibilité de changer le monde par la politique.

Mais être lucide ne doit pas conduire à l'inaction. Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, disait Guillaume d'Orange.

La spiritualité de gauche (le monde peut être amélioré) et la spiritualité de droite (le monde est mauvais, ET n'essayons pas de le changer car cela ne peut qu'aggraver les choses.) sont également fausses. Le monde est en grande partie mauvais, et il est largement illusoire de penser que nous pouvons le changer. Mais ne pas essayer conduit à l'ennui, et l'ennui étant le père de tous les vices, il conduit à la collaboration avec le système. Alors que l'expérience de l'action permet de grandir spirituellement et d'aider les autres à le faire bien plus sûrement que de rester dans sa chambre à lire les philosophes et les ésotéristes.

D'ailleurs, l'économie est une excellente école de quatrième voie.

par Didier Lacapelle

Economie et archimagie