"La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n'est pas la liberté." (Max Stirner)."
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31 janvier 2007

le vrai visage de Sarkozy

29 janvier 2007

Entre Segoïstes et Sarkophages

Chronique de campagne - 1.

J’entends ici et là dans les conversations, y compris chez des militants supposés avisés, l’étrange proposition selon laquelle Nicolas Sarkozy risque d’arriver au pouvoir. Cette terrible éventualité justifierait, si j’ai bien compris, un vote « utile » (je trouve que l’on n’a pas suffisamment développé le concepts de « vote décoratif », mais passons).

Où donc les personnes qui tiennent pareil langage ont-elles passé ces dernières années ? Aux Galapagos ? Admettons que la fréquentation prolongée des tortues géantes ralentisse (par mimétisme) les échanges neuronaux (sans parler de la poste) et affranchissons-les sans plus attendre : Nicolas Sarkozy EST au pouvoir !

Excusez-moi, c’est un peu brutal, je m’en rends compte, mais de toute façon vous l’auriez appris un jour ou l’autre.

Reconnaissons, à la décharge de nos émigrés récents, que l’intéressé lui-même, Nicolas Sarkozy donc, semble tout faire pour entretenir l’aveuglement schizophrénique de ses contemporains. Certes, il utilise sa charge de ministre de l’Intérieur pour voyager à l’œil et fliquer les conseillers de sa principale rivale, mais il se garde bien de mettre en avant une vérité qui n’a pas atteint les Galapagos : Sarkozy est le seul candidat qui a déjà appliqué son programme !

Ça pourrait être un argument de vente, il pense que c’est un défaut qu’il vaut mieux dissimuler. En effet, même les plus entortués de mes lecteurs l’ont compris : quand on a appliqué son programme à l’avance, on n’a plus de programme ! C’est comme le quatre heures : si vous le dévorez à trois heure de l’après-midi, y’en a plus !

Vous me direz que les Segoïstes non plus, n’en ont pas, de programme. C’est bien observé, mais primo : Les Sarkophages préfèrent mettre l’accent sur les différences avec les Segoïstes, plutôt que sur les points communs ; deuxio : Eux, les Segoïstes, font comme si c’était exprès (qu’ils n’ont pas de programme ! vous êtes lourds, aujourd’hui, je trouve). Ils font comme si on dirait que c’est les électeurs qui vont fournir le programme. Vous y êtes ? Comme si un pâtissier, par exemple, disait : « Euh, alors, vous faites chacun vos gâteaux préférés et on verra qui a le droit de se fournir chez moi ». Voilàààà ! C’est a-b-s-u-r-d-e !

Il y aurait un programme fastoche à mettre en avant, du côté Segoïste. Quelque chose comme : « Je suis la meilleure candidate anti-Sarko, et je le prouve en promettant solennellement que j’abrogerai toutes les lois rédigées, voulues et soutenues par Sarkozy et ses petits camarades de droite » (pflaacht ! [bruit du crachat pour souligner que si j’mens j’vais en enfer]).

Question (attention, c’est plus difficile !) : Pourquoi Ségolène Royale ne promet-elle pas d’abroger la loi antiterroriste de 2005, les lois sur la prévention de la délinquance et contre l’immigration de 2006, les dispositions sur la vidéosurveillance et la biométrie, et tout ça, qui ferait un si bon programme, facile à comprendre (disons, même pour les amis des reptiles à carapace [si vous ne savez pas qu’une tortue est un reptile, je ne sais pas comment on a pu vous laisser accoster aux Galapagos...]) ?

Faites vos jeux, rien ne va plus. La réponse est la suivante : Parce que Ségolène Royale ne touchera pas à un cheveu, à une ligne, à un mot des textes de lois qui sont l’application du programme de Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, pourquoi les Segoïstes reviendraient-ils sur la loi antiterroriste que les députés socialistes ont laissé voter par leur abstention ? Ils n’y toucheront pas. Ils en rajouteront même une couche, disons vers 2010 (cinq ans est un bon délai pour compliquer un texte délirant et aggraver un texte répressif).

Résumé : Aujourd’hui, nous avons appris que Nicolas Sarkozy est au pouvoir, qu’il a mangé tout son programme, et qu’il risque d’être fort dépourvu lorsque la bise sera venue ; que la tortue est un reptile à carapace et les Segoïstes des gens qui viennent voler la brioche des électeurs (« Qu’ils mangent des Wasa ! », aurait dit la candidate, selon des sources autorisées).

Peut-être y aura-t-il une prochaine leçon (mais ça n’est pas certain, voyez-vous).

Claude GUILLON

Les stratégies et techniques employées pour la manipulation de l’opinion publique et de la société

Les stratégies et techniques employées pour la manipulation de l’opinion publique et de la société





|1| La stratégie de la diversion

Elément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. "Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux." (extrait de "Armes silencieuses pour guerres tranquilles")

|2| Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée "problème-réaction-solution". On crée d’abord un problème, une "situation" prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

|3| La stratégie du dégradé

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en "dégradé", sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution si ils avaient été appliqués brutalement.

|4| La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme "douloureuse mais nécessaire", en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que "tout ira mieux demain" et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. Exemple récent : le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple : les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005.

|5| S’adresser au public comme à des enfants en bas-age

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Exemple typique : la campagne TV française pour le passage à l’Euro ("les jours euro"). Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? "Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans." (cf. "Armes silencieuses pour guerres tranquilles")

|6| Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements...

|7| Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. "La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures." (cf. "Armes silencieuses pour guerres tranquilles")

|8| Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver "cool" le fait d’être bête, vulgaire, et inculte...

|9| Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !...

|10| Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le "système" est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

23 janvier 2007

la 1000ème emission de "Là bas si j'y suis"

La 1000éme émission "Là bas si j'y suis " du modeste et génial Daniel Mermet enregistrée sur l'excellent site "la-bas.org" jeudi 25 janvier 2007. Merci à eux !!

15 janvier 2007

Libre-service grâce à la politique mondiale


Les sociétés qui profitent de la «guerre contre le terrorisme» Révélations du journaliste Wayne Madsen

am. Les USA se considèrent comme un modèle de démocratie. Quand George W. Bush intervient militairement, c’est, selon ses dires, pour offrir la liberté, l’égalité et la fraternité. Dans son dernier livre, Jaded Tasks: Brass Plates, Black Ops and Big Oil: the Blood Politics of George Bush & Co, l’ancien agent des Services de renseignements de la marine Wayne Madsen en apporte la preuve: En réalité, il ne s’agit pas seulement de pétrole mais d’intérêts économiques beaucoup plus étendus. Qui profite de la lutte contre le terrorisme? L’ultime objectif de la politique extérieure des Etats-Unis est d’accroître les capitaux privés des membres du parti républicain.

Printemps 2006. Bien en retard, les médias allemands se rendent compte de ce qui n’est plus depuis longtemps un secret aux USA, car Wayne Madsen a apporté les preuves d’un tourisme de la torture organisé par la CIA dès la fin de 2005. Selon les recherches de ce commentateur de télévision renommé, expert en politique de sécurité, parallèlement à Guantanamo Bay, on a engagé des «spécialistes de l’interrogatoire». Dans des prisons secrètes d’Etats internationalement proscrits parce qu’ils pratiquent la torture, ces «spécialistes» secondent la CIA dans la lutte contre Al-Qaïda.

Dans son premier livre, Madsen fait une nouvelle révélation. Ce ne sont ni l’Armée ni les Services secrets qui sont responsables des transports de prisonniers mais des entreprises privées qui gagnent des millions avec ces activités illégales. Il a réussi à identifier le numéro de série d’un de leurs avions – 1172 – et lui attribuer 51 atterrissages à Guantánamo Bay. Il appartient au multimillionnaire Philip H. Morse de Floride, mieux connu comme un des propriétaires de l’équipe de base-ball «Boston Red Sox». En suivant cette trace, on aboutit à un entrelacs de sociétés qui entretiennent des relations directes avec l’état-major des conseillers de George W. Bush. Madsen mentionne 37 entreprises «de premier plan» qui, grâce à leurs relations politiques, ont reçu depuis 1994 des contrats de mercenaires. Depuis la guerre en Bosnie déjà, on leur reproche de violer massivement les droits de l’homme.

L’ouvrage est actuellement l’acte d’accusation le plus approfondi qui existe contre le Président des Etats-Unis. L’auteur connaît l’appareil des Services secrets de l’intérieur et il dispose ainsi d’informations réservées aux initiés. Il a fait partie du système avant de se transformer en un des détracteurs les plus compétents et les plus acerbes du gouvernement.

On est choqué de voir à quel point la politique et l’économie sont liées. L’idée très répandue selon laquelle le souci du gouvernement américain est d’assurer à la population une matière première, le pétrole, se révèle fausse. Si c’était vrai, on devrait lui reconnaître un désintéressement patriotique. Or Wayne Madsen l’accuse du contraire. En analysant les relations commerciales entre la famille Bush et le clan Bin Ladin d’Arabie saoudite, il démontre que la politique gouvernementale vise l’augmentation des profits d’entreprises américaines de tous les secteurs économiques, lesquelles ont un point commun, celui d’appartenir aux républicains. Des centaines de politiciens et d’entreprises, avec leurs propriétaires, y sont cités nommément. Madsen nous révèle tout un système d’enrichissement qui se sert de la politique mondiale. Les événements actuels liés à la «guerre contre le terrorisme» ne sont qu’un sujet parmi d’autres. Peu importe l’endroit du monde où une crise éclate, les consortiums cités sont déjà sur place depuis longtemps pour en tirer profit.

(Horizons et débats, 3 janvier 2007, 7e